La voie de l\'excellence / Français Second Cycle

La voie de l\'excellence / Français Second Cycle

Quelques verbes pour expliquer les fonctions de la littérature

A la croisée de nos rapports avec les phénomènes de la vie et ceux de l’histoire, se trouve un art, la littérature qui, à travers une organisation particulière du langage, semble se définir comme l’un des plus aptes à rendre compte de la totalité du réel, à conjurer l’oubli et à cultiver chez l’humain l’aspiration vers une beauté supérieure et consolatrice, et ce, en passant par des formes privilégiées comme le Roman, la Poésie, la littérature, considérés comme les genres majeurs, le Conte, la Nouvelle, la Fable, considérés comme des genres mineurs. Mais alors, qu’est-ce que la littérature ?

QU’EST-CE QUE LA LITTERATURE ?

Revenant sur  l’apparition de la littérature à l’horizon de l’humanité, Roland Barthes enseigne : « De ce qu’il n’y a point de parallélisme entre le réel et le langage, les hommes ne prennent pas leurs distances, et c’est peut-être ce refus aussi vieux que le langage lui-même qui produit dans un affairement incessant La littérature. »

Nous comprenons par là, qu’en contournant l’inaptitude du langage à livrer la réalité sans la déformer par les arcanes de l’invention, l’écrivain offre au lecteur une œuvre (création) où la fiction et la réalité se côtoient. La littérature n’est donc ni totalement vraie, ni totalement fausse, elle est entre le mensonge et la vérité.

Dès lors, elle se découvre des ennemis qui l’accusent de retarder la marche en avant de l’humanité. En effet, considérée par ses détracteurs comme une pure perte de temps, sinon l’occupation des gens oisifs, La littérature a très tôt été mise en demeure de se justifier. Elle se devait de mettre en évidence sa spécificité afin de se distinguer de l’industrie des loisirs.

Du Latin « Litteratura » qui veut dire écriture, le concept de littérature désigne d’abord tout ce qui a rapport avec la culture de l’esprit, sans être information, science ou technique. Cette définition du dictionnaire va très rapidement être renforcée par les conceptions des écrivains.

Ainsi, lorsque Jiang Zilong soutient que « La littérature est le chant du cœur du peuple et le peuple est l’âme de La littérature », nous comprenons d’une part que La littérature est une discipline qui s’occupe des préoccupations du peuple, préoccupations qu’elle a pour ambition de traduire et de révéler ; et d’autre part que le peuple est la raison d’exister de la littérature.

Cette étroite relation entre la littérature et le peuple va pousser Marcel Proust à considérer que « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie réellement vécue, c’est La littérature (…). » Aux  yeux de Proust, la littérature est donc ce qui donne sens à l’existence. Elle est la forme par laquelle le réel devient signifiant et le moyen par lequel l’homme acquiert la claire conscience de ce que la vie ne livre que fugitivement. Par la littérature, l’homme découvre le monde dans sa complexité mais aussi se découvre lui-même. Ce qui nous amène à considérer avec Antoine Vitez que « [La littérature] est un champ de forces très petit mais où se joue toute l’histoire de la société et qui malgré son exiguïté sert de modèle à la vie des gens. »

Ainsi, la littérature devient pour l’homme le seul moyen mis à sa disposition pour se connaître et connaître le monde. Mieux nous dit Soljenitsyne, c’est l’unique moyen pour l’individu de dépasser son expérience limitée et de s’ouvrir à la diversité des situations humaines.

 

CONCLUSION :

Issue d’une union originelle entre la réalité, le langage et l’imagination, la littérature sert à conter, à mettre en scène, à émouvoir, à combattre l’injustice, à lutter contre l’oubli, à instruire, à divertir et à préfigurer l’avenir. Elle reste de l’avis de Paul Eluard un objet de langage dont « les mots disent le monde et (…) disent l’homme, (…) [et] participent tous à l’élaboration de la vérité. » La littérature est, en définitive,  à travers ses différents genres (Roman, Poésie, Théâtre, Conte, Nouvelle, Fable) l’expression authentique de la sensibilité ou de la sagesse d’un homme.

 

 

 

 

Second cycle des lycées

 

Quelques fonctions de La littérature

 

Les genres littéraires : Roman, Poésie, Théâtre, Conte, Nouvelle, Fable 

 

 

« LA LITTERATURE COMME AVENTURE DE DECOUVERTE DE SOI ET  DU MONDE. »

 

            L’art est une aventure de découverte de soi et du monde car, à travers ses multiples formes, il offre au lecteur une vision de l’homme et de l’univers tout entier, favorisant ainsi une meilleure harmonisation des relations sociales et l’émergence d’une paix durable. En effet, en se donnant pour ambition de traduire et de révéler les réalités sociales, la littérature aide à comprendre les métamorphoses de la société, en ce qu’elle participe très étroitement des phénomènes socio-culturels de la vie et livre une connaissance du monde à travers la peinture d’une couche sociale, couche sociale sur laquelle elle expose une analyse psychologique qui lui permette de dégager les grandeurs et les faiblesses de l’être. Elle exploite donc les situations humaines pour donner une image de la personne en société, mais aussi valorise la culture et permet de retrouver une identité culturelle pouvant améliorer l’homme en dignité et en honneur. De ce fait, l’écrivain remet en cause les rapports sociaux et donne à son art une mission didactique. Il donne donc au lecteur la possibilité d’enrichir sa culture et de diversifier ses connaissances sur l’être et le monde car selon Antoine Vitez : « (l’art) est un champ de forces très petit mais où se joue toute l’histoire de la société et qui malgré son exiguïté sert de modèle à la vie des gens. »

 

« L’ART COMME ENGAGEMENT MILITANT EN FAVEUR DE LA DEFENSE D’UNE CAUSE SOCIALE. »

 

          La littérature peut, à certains moments troubles de l’histoire des hommes, se présenter comme une puissante arme de combat au service des masses défavorisées. En effet, elle dénonce l’injustice, rejette les inégalités et condamne tout ce qui a tendance à priver l’homme de sa liberté de penser et d’agir. L’art peut donc apparaître comme le point de départ d’une réflexion qui a pour ambition de transformer la vie de l’être en proposant un témoignage sur les dures conditions de vie des hommes et en étant à l’origine d’une protestation visant une meilleure paix sociale. L’écrivain apparaît alors comme défenseur du peuple car il porte haut les silences de celui-ci. Sa parole, prenant appui sur la temporalité va s’inscrire dans l’éternité et cristalliser sa mission. Il pourra comme Aimé Césaire affirmer : « ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche. Ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »

 

« L’ART COMME COMPENSATION ET CONSOLATION FACE AUX DESILLUSIONS DE LA VIE. »

 

            Dans un monde ou les soucis de tous ordres bouleversent la tranquillité de l’être, la littérature peut se présenter comme un moyen de compensation et de consolation face aux désillusions de la vie. En effet, elle a pour mission de sauver l’homme de la solitude et de l’aider à mieux  vivre en société en lui donnant les moyens de vivre pleinement ses désirs sans contrainte, ni inquiétudes. L’art sert alors de refuge au lecteur, lui permet de s’évader et d’oublier ses soucis de la vie quotidienne. Il rend la condition humaine supportable en ce qu’il fait entrer le lecteur dans un monde merveilleux où le rêve semble redonner à la vie son sens. C’est dans cet ordre d’idée que Lamartine disait de l’art que « c’est un soulagement de mon cœur. » L’art rassure et restaure ceux que leur condition humaine mettrait à l’écart des grandes avancées de l’humanité. Il rend donc la vie plus agréable et plus confortable car que serait une vie où les valeurs de l’être sont constamment bafouées ? Une misère simplement ! La littérature est donc une consolation en ce qu’elle apporte à la vie plus de joies et de bonheur car l’homme a toujours éprouvé un besoin nécessaire de se divertir et d’oublier les réalités contraignantes de la vie. La lecture lui procure alors des moments de récréation et de bonheur. L’œuvre d’art contribue donc à l’épanouissement de l’être en ce qu’elle est, selon les termes de Baudelaire « une magie suggestive, contenant à la fois le sujet et l’objet, le monde extérieur à l’artiste et l’artiste lui-même. » L’art est donc un divertissement.

 

SCHEMA DYNAMIQUE POUR COMPRENDRE LES FONCTIONS DE LA LITTERATURE

 

La littérature doit-elle nous faire prendre conscience de ce qui se passe dans le monde et prendre position par rapport aux événements en dénonçant l’injustice ? Ou, doit-elle plutôt nous offrir un lieu dans lequel nous pouvons nous extraire un moment de ce monde injuste pour accéder à un monde plus beau et nous permettre de “souffler“ un peu ?

 

 

LITTERATURE SOCIALE : UTILE

 

L’engagement social et politique :

La littérature s’inscrit dans les luttes de son temps ; dit la condition de l’homme et se présente comme une expérience de solidarité. Elle est alors au service de la vérité et de la liberté. C’est donc une arme et un combat.

Exemple : Les Misérables de Hugo ; Germinal de Zola ; Discours sur le colonialisme de Césaire ; Ville cruelle de Eza Boto ;  Le Vieux Nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, etc.

 

Valorisation Culturelle :

La littérature permet de se connaître et de connaître le monde. Elle aide à retrouver une identité culturelle qui améliore en honneur et en dignité. Elle favorise le dialogue des cultures et des civilisations en vue de l’avènement d’un monde plus juste et plus paisible, celui de la civilisation de l’universelle.

Exemple : Chants d’ombre de Senghor ; Quand les génies entraient en colère de Alioune Badara Seck ; L’ombre en feu de Mame Younousse Dieng ; Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane ; Karim d’Ousmane Socé Diop ; Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier ; etc.

 

Enseignement moral :

La littérature apparaît comme une observation critique de la vie sociale dont elle fustige les travers. C’est donc une école de vertus où les fautes sont sévèrement punies. Le divertissement y est subordonné à l’instruction de l’esprit et à la correction des mœurs. La littérature est donc une purification du monde. C’est le cas dans Mbilème ou le baobab du lion de Fama Diagne Sène. Dans cette pièce, la dramaturge réhabilite la caste des griots, que la société traditionnelle refusait, autrefois, d’enterrer, craignant que leur cadavre ne souille la terre et n’entraîne la famine et la décimation  du village en entier. 

Exemple : Les Caractères de La Bruyère ; Tartuffe, L’avare, Dom Juan de Molière ; Les Fables de La Fontaine ; Les nouveaux contes d’Amadou Koumba de Birago Diop ; Phèdre de Racine ; etc.

 

LITTERATURE NON SOCIALE : INUTILE

 

« L’art pour l’art » :

La littérature tend vers la quête d’une perfection formelle. L’art n’a d’autre finalité que lui-même. Il apparaît alors comme un refuge, une compensation aux désillusions de la vie.  L’œuvre n’est chargée de défendre aucun message idéologique.

Exemple : Le Capitaine Fracasse, Mademoiselle Maupin, de Gautier ; Toute La littérature du Parnasse.

 

Littérature d’évasion :

Thème très vaste qui renvoie au rêve, au désir d'ailleurs, à la fugue, l’évasion permet de s’échapper d’un monde qui peut paraître oppressant. Cette littérature exprime une tendance à fuir la réalité et la routine quotidienne par le biais d’activités imaginatives. C’est pourquoi, il ne faut pas perdre de vue que La littérature d’évasion, par-delà de toute autre forme de considération, est un divertissement. Cela constitue la satisfaction première que l'on en tire. Mais, " Au-delà de l'agrément, de la curiosité, de toutes les émotions que nous donnent les récits, les contes et les légendes, au-delà du besoin de se distraire, d'oublier, de se procurer des sensations agréables et terrifiantes, le but réel du voyage merveilleux est, nous sommes déjà en mesure de le comprendre, l'exploration plus totale de la réalité universelle." (Pierre Mabille, Le Miroir du Merveilleux)

Exemple : Mondo et autres histoires de Jean-Marie Gustave Le Clézio ; Le roman policier en général ; Harry Potter ; etc.

 

Littérature du “Moi“ :

Cette littérature favorise l’expression de la sensibilité individuelle car les écrivains parlent de leurs expériences, de leurs sensations, de leurs émotions et de leurs pensées. Elle exprime de façon passionnée les sentiments intimes de l’individu. Cette littérature est aussi le lieu où s’affrontent les tensions du Moi individuel de l’écrivain et celles du Moi collectif.

Exemple : René, Atala, Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand ; Méditations de Lamartine ; les romanciers du “Moi“ : Chateaubriand, Madame de Staël, Benjamin Constant, etc.

 

QUELQUES VERBES POUR DESIGNER LES FONCTIONS DE LA LITTERATURE

 

Plaire / Divertir / Attendrir : « L’affaire du théâtre a toujours été de divertir les hommes », note Brecht.

La littérature est d’abord un divertissement. En effet, conformément à la conception antique des humanités, la littérature a pour but de plaire et d’instruire, c’est-à-dire de rendre l’homme meilleur.

Ainsi, qu’elle soit sérieuse ou comique, l’œuvre littéraire tend à produire une émotion partagée collectivement. La diversité des genres (roman, poésie, théâtre) répond à celle des buts recherchés par les écrivains.

Les sentiments que suscitent certains textes littéraires sont paradoxalement la source du plaisir né de spectacles ou situations représentées. Le langage et son utilisation poétique contribuent pour beaucoup à ce plaisir. 

 

Instruire / Enseigner / Eduquer / Former …

L’ambition de La littérature ne s’arrête pas au plaisir. En effet, s’identifiant au héros, le lecteur éprouve en même temps qu’il les rejette des passions génératrices de souffrance. Cette purgation des émotions se produit aussi dans La littérature (au théâtre) grâce à la puissance libératrice du rire.

La littérature se donne alors une intention morale, celle d’offrir à l’homme la force morale de maîtriser ses passions : « castigat ridendo mores », c’est-à-dire corriger les mœurs en faisant rire. Plaire en instruisant, tel est donc le but de La littérature. C’est pourquoi, au nom d’une morale fondée sur la nature humaine, elle dénonce les défauts des hommes dont elle propose une analyse psychologique complexe.

Pour Racine, La littérature, la littérature grec en particulier est « une école où la vertu n’était pas moins bien enseignée que dans les écoles de philosophies. »

 

Critiquer / Dénoncer …

La littérature élargit son propos à une satire du monde social. Elle condamne l’hypocrisie des grands dans Don Juan, l’imposture religieuse dans Tartuffe et les abus du temps chez Beaumarchais.

La littérature peint aussi les conflits du cœur et les barrières sociales, montre de manière pathétique le divorce entre les aspirations du héros et les limites que lui impose la réalité sociale.  Elle est aussi dans certains cas au service d’un projet politique dont la finalité est de transformer la réalité.

 

Inquiéter / Contester …

La littérature moderne recours souvent à la provocation. Il ne s’agit plus de délivrer une morale ou un sens mais d’inquiéter, d’ébranler les certitudes de l’individu, en portant sur l’œuvre des questions philosophiques. C’est l’exemple de Sartre et de Camus, qui montrent la liberté humaine confrontée à l’absurdité de l’existence.

L’œuvre ne vise donc pas l’identification du lecteur au personnage et aux situations. Au contraire, il s’agit de montrer une réalité historique et sociale à travers des personnages. Ainsi, l’inquiétude, voire le malaise, vient du refus de tout réalisme parce que l’œuvre n’imite rien. Elle révèle simplement le caractère théâtral et factice, de ce que nous appelons la réalité.

 

Combattre / S’engager …

La littérature a toujours su se faire, dans les moments troublés de l’histoire, le vecteur d’un engagement ou d’une protestation qui conféraient à l’écrivain la fonction de porte-parole, de témoin privilégié, voire d’acteur d’un combat risqué. En effet, dans un monde cruel, déchiré, rempli d’oppressions de toutes sortes, où les injustices sociales (la misère, la faim, le désarroi) appellent souvent l’action, La littérature est une puissante arme de combat. Ces injustices motivent le combat et la révolte de héros qui voient dans l’action la seule issue possible, quitte à  se sacrifier pour leur idéal.

La littérature engage alors l’individu qui revendique son appartenance à une humanité en laquelle il croit, dans le combat pour l’avènement d’un monde meilleur.

SARTRE : « L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. »

 

 

 

 

SYNTHESE SUR L’ESTHETIQUE DU ROMAN

INTRODUCTION

Toute réflexion sur le Roman doit d’abord s’interroger sur son objet. Ce qui conduit immédiatement à se poser cette question : - Qu’est-ce que le Roman ? Le sens commun considère souvent que la spécificité du roman peut être recherchée aussi bien du  côté de ses caractéristiques génériques que de sa valeur artistique. Ainsi, à l’exception du Théâtre, le roman est peut-être, de tous les genres, celui qui participe le plus étroitement des phénomènes sociaux qu’il a pour ambition à la fois de traduire et de révéler. 

Si déjà en 1830, Stendhal estimait « Un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin », il faut dire qu’à cette fonction de témoin du paysage social s’ajoute une autre beaucoup plus importante, qui est le désir des hommes de se situer dans une continuité historique et par conséquent de retrouver au niveau du récit romanesque leurs préoccupations les plus complètes. Pierre Henri Simon dira dans sa Lettre à [ses] lecteurs du 23 septembre 1972 : « La littérature ne se sépare pas de la vie, (…) elle est la vie prenant conscience d’elle-même à un degré d’intensité et d’individualité de la sensation et du sentiment. »

L’entreprise de lecture du roman, en mettant l’accent sur l’interaction fondamentale entre le roman et son destinataire, montre que le rôle du lecteur est déterminant, car comme dit Wolfgang Iser, « l’œuvre est la constitution du texte dans la conscience du lecteur ». Il renchérit : « Le lieu de l’œuvre est celui où se rencontrent le texte et le lecteur. » Ainsi donc le genre romanesque condense-t-elle diverses fonctions.

I - LE ROMAN, LE REEL ET LA SOCIETE

Le roman est un genre qui relève de la fiction mais ses personnages, quoique fictifs sont perçus comme vivants car ils évoluent dans un contexte historique et social défini. En effet, le roman donne une image de la société dans laquelle il voit le jour. Ainsi, en servant comme témoignage, il aide à comprendre la société et éclaire le lecteur sur des idéaux, des valeurs et des pratiques sociales. Son évolution révèle la permanence de cette relation et la manière dont le roman est lui-même perçu par la société qu’il reflète.  Tous ces éléments font apparaître la multiplicité et la richesse de la  complexité des relations que le roman entretient avec le réel, la société et l’histoire. Mais, quelle part de crédibilité le lecteur peut-il accorder au roman lorsque celui-ci repose sur « l’invention », et surtout lorsqu’on sait que le verbe « inventer » signifie à la fois imaginer et trouver ?

« Autobiographie du possible », fiction romanesque n’est pas toujours « fausse » : elle est la mise en œuvre choisie, non seulement de ce qui arrive mais de ce qui pourrait arriver. Fiction parfois plus vraisemblable sinon plus vraie que le réel, il en est parfois l’anticipation. De fait, le roman comble les attentes d’une société qui se retrouve dans ses héros. Il joue alors le rôle de miroir en même temps que celui de compensation parce qu’il valorise ceux que leur condition laissait à l’écart de La littérature et de l’art.

II - LES FONCTIONS DU ROMAN

1- Le roman comme connaissance du monde

2- Le roman comme connaissance de l’homme

3- Le roman comme interrogation 

4- le roman comme leçon de moral.

5- Le roman comme divertissement.

6- Le roman comme moyen d’engagement.

CONCLUSION

Le roman appartient au domaine esthétique, et c’est pourquoi, il ne se laisse définir que comme forme parfaite, produit d’un travail artistique. A ce titre, il est opposé aux écrits qui visent une fin utilitaire, et notamment la connaissance scientifique. C’est pourquoi, on ne peut l’apprécier en termes de vérité ou de morale, comme un énoncé ordinaire mais au nom de critères esthétiques puisque « La condition génératrice des œuvres d’art [selon Baudelaire c’est] l’amour exclusif du beau. » 

Egalement, le roman peut se distinguer par ses innovations qui contraignent le lecteur contemporain à remettre en cause les conventions sociales auxquelles son époque l’a habitué. En effet, en engageant à la fois ce qui relève du plus secret de l’homme, de l’Histoire, histoire des hommes, du monde  et des formes, l’écriture romanesque se situe à l’articulation de l’individuel et du social. Ainsi, à la conception naïve du roman comme une simple reproduction du réel, les analyses modernes opposent celle d’une saisie indirecte de la réalité à travers la médiation du langage ou de l’écriture. Pour Lucien Goldmann La littérature ajoute une autre dimension à l’écriture en considérant que le romancier donne forme et cohérence aux « tendances affectives, intellectuelles et pratiques » d’un groupe. Dans cette perspective, la question des rapports entre le roman et le réel pourrait paraître secondaire car, le roman n’est-il pas d’abord et avant tout construction verbale, technique et expression de la personnalité de l’écrivain ? Roland Barthes souligne à ce propos que l’écrivain est celui qui travaille sa parole et ce travail n’est pas une opération simple. 

Retenons en définitive, que l’écriture romanesque est plus qu’un beau style et un ornement. Elle demeure incontestablement un enrichissement destiné à donner la qualité littéraire à un langage transparent et innocent qui déclinerait directement son objet.

Sujet : En janvier 1976, lors de la parution de son roman, La Valse des adieux, l’écrivain Tchèque Milan Kundera déclarait : « Dans la vie, l’homme est continuellement coupé de son propre passé et de celui de l’humanité. Le roman permet de soigner cette blessure. » L’opinion de Kundera sur la fonction de l’œuvre romanesque rejoint-elle votre expérience personnelle de lecteur ?

Sujet : « [Le Théâtre] est un champ de forces très petit mais où se joue toute l’histoire de la société et qui malgré son exiguïté sert de modèle à la vie des gens. » Expliquez et commentez cette opinion d’Antoine Vitez.

 

PROBLEMATIQUE : FONCTIONS DU THEATRE

PLAN :

I – Comment l’histoire de la société se joue-t-elle dans le Théâtre ?

II – En quoi le Théâtre  sert-elle de modèle à la vie des gens ?

IDEES POUR LE DEVELOPPEMENT

I – L’histoire de la société se joue dans Le Théâtre 

- Le Théâtre  conserve et transmet le patrimoine historique et culturel d’une société à travers les thèmes qu’elle développe, les décors et les costumes qu’il représente.

- Il fait office d’archive : le Théâtre  est un miroir social.

- Ces différentes caractéristiques la replacent dans un contexte ou soulignent sa permanence.

- A travers la représentation, le Théâtre  donne sur scène une image de la société qui l’a produit et qui s’y retrouve.

- Très représentative de la vie artistique, doublement ancrée dans la réalité par ses textes et ses mises en scène vivantes, le Théâtre  témoigne par sa complexité et par sa force des préoccupations historiques et sociales.

- Toujours divertissant, alliant le rire à l’émotion, la réflexion au charme des spectacles, reflet social pour les uns, exutoire pour les autres, lieu de transfert et de représentation, le Théâtre assume, par le canal du théâtre, une fonction magique.

- La mise en scène d’une nature humaine aux prises avec des problèmes d’ordre psychologique et moral, familial et social, idéologique et philosophique, fait de la littérature  et du Théâtre en particulier un lieu d’affrontement qui transcende l’histoire et l’époque et transforme les personnages en archétypes.

- A la cérémonie religieuse de l’Antiquité correspond de nos jours un rituel profane qui n’a perdu rien de son pouvoir de toucher, de plaire et de faire réfléchir aux situations de la vie et aux conditions de l’homme.

II – Le Théâtre sert de modèle à la vie des gens 

- Moyen d’expression privilégié, le Théâtre  se prête facilement à la mise en scène d’idéologies, à la dénonciation et à l’engagement. Dans l’Antiquité déjà, Aristophane critique sévèrement les comportements politiques des Athéniens. Le siècle des Lumière utilise le Théâtre dans une perspective de reprise de certains mythes. Antigone permet d’intégrer des problèmes au contexte politique ou à une réflexion philosophique (l’existentialisme, l’absurde et la violence).

- A travers la catharsis, le spectateur accède à une prise de conscience qui débouche sur une rectification, un rappel à l’ordre puisque le Théâtre propose des modèles aussi bien négatifs que positifs auxquels le spectateur s’identifie. C’est l’exemple de « Ndioublang », le truand et de « Goorgorlou » le débrouillard dans le Théâtre sénégalais.

- Le Théâtre  projette les rêves, les angoisses, les désirs plus ou moins obscurs, les contradictions internes et externes de l’homme et de la société pour appeler à leur dépassement. Il pousse alors l’homme à s’amuser de ce qui l’effraie (la maladie, le devoir, la mort).

- Le Théâtre  est un miroir qui permet d’explorer la société mais surtout l’âme humaine, pour révéler l’homme à lui-même.

- « C’est le seul cours du soir efficace et valable pour adultes et vieillards », pour maintenir la stabilité et la cohésion sociale. D’ailleurs, à chacune des époques et à travers ses différents genres, le Théâtre  ne s’est jamais privée de dispenser un enseignement, de proposer et d’illustrer une morale pour améliorer les hommes.

 

CONCLUSION

- En définitive, le Théâtre  a toujours paru « Un art civilisateur au premier chef dont la portée est incalculable, quand il a pour base la vérité, pour but la morale, pour auditoire le monde entier. » (Alexandre Dumas).

- Le Théâtre  est avant tout un spectacle, un enchantement des sens et de l’esprit. Il met, certes, en évidence la vie quotidienne et offre à l’homme un modèle, mais sa première fonction n’est-elle pas de plaire ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SUJET DE DISSERTATION : « Face à l’histoire et à la prise de possession du cosmos par la science et la technologie moderne, la littérature paraît désarmée. Les plus belles œuvres du monde n’empêchent pas la faim (…), elles n’effacent pas la misère humaine. Mais, privée de l’art, l’humanité serait amputée de sa meilleure part. »

Vos rencontres avec les « belles œuvres » vous conduisent-elles à partager sans réserve cette opinion d’un critique contemporain ?

CORRECTION

Le sujet tourne autour d’une comparaison entre d’une part  la science et la technologie modernes et de l’autre, l’art et la littérature. Il s’agit de leur utilité dans la vie de l’humanité. Les sciences sont efficaces et peuvent  empêcher  la faim : elles sont donc  utiles alors que l’art et la littérature restent inefficaces face à la misère donc  inutiles ; cependant ils sont indispensables.

INTRODUCTION  POSSIBLE

Pour l’amélioration de ses conditions  d’existence, l’homme recherche constamment  des solutions à ses problèmes à travers les sciences et la technologie mais aussi l’art ; toutes choses dont l’efficacité ne fait pas l’unanimité. Ainsi les comparants, un critique contemporain dit que les sciences et la technologie grâce à leur puissance rendent la vie humaine plus aisée alors que la littérature reste impuissante devant la faim. En d’autres termes, il dénonce l’inutilité de la littérature tout en montrant sa nécessité pour l’homme. Nos contacts avec les «belles œuvres » nous ont permis dans un premier temps de constater l’inefficacité de la littérature et des arts, et nous ont fait sentir, dans un second temps, leur utilité incontestable.

DEVELOPPEMENT

Thèse : La littérature qui n’efface pas la faim et la misère contrairement aux sciences paraît inutile.

1/ La littérature et l’art ne peuvent pas améliorer les conditions de vie de l’homme.

Ex : La Peste, ce chef d’œuvre d’Albert CAMUS ne peut rien contre la maladie qui lui a donné son titre alors que la médecine l’a éradiqué grâce au vaccin.

2/ L’art et la littérature sont impuissants devant les malades et la misère contrairement à la science et à la technique qui apportent de réelles solutions aux problèmes des hommes.

Ex : Les transplantations d’organes sauvent des vies humaines.

3/ L’art et la littérature n’offrent que des témoignages alors que les sciences ont des actions concrètes.

Ex : Germinal de ZOLA n’a rien changé des conditions ouvrières.

CONCLUSION  PARTIELLE :

Alors que les sciences et la technologie nous protègent contre les catastrophes naturelles, les maladies et la faim en nous dotant de moyens de lutte adéquats mais aussi de remèdes efficaces, l’art et la littérature n’en parlent que pour la prospérité. D’ailleurs, Jean Paul SARTRE reconnait : «Face à un enfant qui meurt, la littérature ne peut rien ». Cependant cette opinion semble tout de même excessive et mérite d’être nuancée car l’homme «ne vit pas que de pain ».

Antithèse : L’art et la littérature ont une utilité incontestable.

1/ Ils font prendre conscience des problèmes qui se posent à la société.

Ex : Une si longue lettre fait prendre conscience des conditions de vie de la femme.

2/ L’art et la littérature proposent des voies et moyens pour résoudre des crises généralement consécutives  aux dérives des progrès des sciences. 

Ex : Germinal prévient la sanglante révolution prolétarienne. Stendhal ne disait-il pas «Les poètes ont du cœur, les savants proprement dits sont serviles et lâches ».

3/ L’art et la littérature sont des catalyseurs dans l’éveil des peuples et leurs luttes de libération pour accéder à la liberté et à la dignité.

Ex : Le Discours sur le colonialisme de CESAIRE secoue les peuples coloniaux endormis.

CONCLUSION PARTIELLE :

Dans ce monde, le doute et l’angoisse envahissent l’homme. Les bouleversements fulgurants nés des progrès  scientifiques créent l’incertitude. Dans ce conteste angoissant, l’art et la littérature servent au réarmement de l’homme et de la société, faisant ainsi dire à Voltaire «Quand une nation connait les arts (…) elle sort aisément de ses ruines et se rétablit toujours. » Ils donnent à la société des valeurs qui l’aident à mieux vivre.

 

CONCLUSION  FINALE :

Notre époque se caractérisant par son matérialisme et la recherche du mieux être, nous vivons un monde où les progrès scientifiques et technologiques dans tous les domaines accréditent l’idée qu’un artiste ne vaudra jamais un technicien. Ce faisant, il ignore le rôle de l’art et de la littérature pour l’avènement d’un homme plus humain, plus épanouis et intégré dans une société juste et harmonieuse. C’est pourquoi, il nous semble nécessaire de concilier, les sciences et la technologie à la littérature pour se rendre compte comme Jean Jacques ROUSSEAU que  « Le besoin élevât des trônes, les sciences et les arts les ont affermis. » D’ailleurs, ne dit-on pas souvent que la musique adoucit les mœurs ?

 

 

 

 

Sujet : « La vraie culture est toujours déracinement, assimilation active des valeurs étrangères. Mais elle est d’abord enracinement dans un sol natal, culture des valeurs autochtones ». Commentez cette remarque de Léopold Sédar Senghor en faisant appel à vos lectures et à votre culture personnelle.

 

COMPREHENSION DU SUJET : La vraie culture, la meilleure, la plus complète est le résultat d’un mélange : elle épanouit l’homme. Elle permet à celui-ci de rester profondément attaché à ses valeurs traditionnelles, de conserver son identité d’une part et d’autre part de rester ouvert aux apports des cultures étrangères. En d’autres termes, le sujet pose la problématique de l’enracinement de l’africain et de l’ouverture vers l’Occident : ce que Senghor appelle métissage culturel.

INTRODUCTION : Dans un monde perçu comme un village planétaire, les frontières dans tous les domaines tendent à disparaître. Le brassage des valeurs culturelles se développe, faisant dire à Léopold Sédar Senghor, chantre de la Négritude « La vraie culture est toujours déracinement, assimilation active des valeurs étrangères. Mais elle est d’abord enracinement dans un sol natal, culture des valeurs autochtones ». Pour le poète, seul le métissage produit la culture véritable. Nous allons nuancer sa définition avant de montrer les inconvénients de toute culture hybride. Enfin nous insisterons sur la nécessité pour l’homme de s’ouvrir aux valeurs étrangères.

DEVELOPPEMENT

A -La vraie culture est le résultat d’une symbiose, d’un métissage, car l’homme qui vit à vase clos risque de demeurer incomplet. L’africain qui refuse tout contact avec l’autre restreint son horizon. Okonkwo qui refuse d’accepter les transformations sociales de la société Ibo et qui persiste à incarner les valeurs traditionnelles est un homme malheureux et son échec n’est pas surprenant.

-Toute culture extravertie, qui rejette les traditions pour ne retenir que les apports extérieurs aussi, reste incomplète. Dans Une si longue lettre, Aïssatou l’évoluée n’accepte pas la condition de son amie Ramatoulaye. Son égoïsme et son individualisme l’excluent de sa société.

-Aucune de ces alternatives ne paraît viable. La nécessité d’un brassage des valeurs serait plus bénéfique à l’homme. Cependant un bon dosage s’impose.

B –Les inconvénients du métissage culturel

-La disparition progressive des valeurs autochtones. Ndèye Touti dans Les bouts de bois de Dieu perd ses traditions et se sent malheureuse.

-Les valeurs étrangères sont souvent mal comprises et mal assimilées : L’africain ayant mal assimilé les ressources du comique occidental passe pour un idiot devant le français qui ne comprend pas son manque de réaction.

-Inadaptation à sa propre société et celle de l’autre (Société étrangère) : Ayant perdu ses propres valeurs et malheureusement ayant mal assimilé les valeurs étrangères, l’homme se retrouve finalement sans culture véritable, doute de tout et devient inadapté. C’est le cas de Samba Diallo.

-Réussir le métissage n’est pas chose aisée, mais il est impossible dans notre village planétaire de refuser l’ouverture.

C –L’homme une fois son identité acquise a besoin de complément et de raffinement.

-Une ouverture mesurée : L’africain doit faire un choix  des valeurs à assimiler pour n’en retenir que les positives : le sens de la ponctualité, le goût de la science, le courage intellectuel.

-Cette ouverture rapproche les peuples : elle fait mieux connaître et apprécier l’autre ; fait disparaître l’incompréhension. Cette connaissance mutuelle a créé et fortifié l’amitié entre Senghor et Georges Pompidou.

-Cette ouverture fait reculer l’obscurantisme : elle permet à l’africain de développer son esprit critique.

-Elle épanouit l’homme et le met à l’aise en tout lieu et en tout temps : l’oncle Mamadou dans L’enfant noir se sent aussi à l’aise dans son complet veston occidental que lorsqu’il est assis sur sa peau de mouton entouré par ses deux épouses.

CONCLUSION : La culture est au service de l’homme pour lui assurer un plein épanouissement. De ce fait, tout auto-centrisme  devient dangereux et l’homme après s’être profondément enraciné dans ses valeurs traditionnelles doit se montrer réceptif et ouvert aux apports fécondants venus de l’extérieur. Ainsi, il doit développer une culture métissée qui lui permettra d’être présent au « Rendez-vous du donner et du recevoir. » Cependant, le dosage dans ce mélange s’avère assez difficile et l’homme devenu hybride ne manque pas d’affronter des adversités.

 

 

 

 

Sujet : « L’écrivain du futur écrira aussi pour le peuple et sur les problèmes du peuple. »

Que pensez-vous de cette affirmation d’André Maurois ?

 

INTRODUCTION : Le rôle de l’écrivain dans la société a toujours été l’objet de discussions assez passionnantes. C’est dans ce contexte que le français André Maurois affirme : « L’écrivain du futur écrira aussi pour le peuple et sur les problèmes du peuple » prônant l’engagement de celui-ci aux côtés du peuple. Mais l’engagement est-il toujours une voie obligée pour  l’écrivain ?

Pour répondre à cette question, nous démontrerons d’abord que le créateur doit être au service de l’homme, ensuite nous analyserons les limites d’une telle conception de la littérature avant de dégager notre point de vue.

 

PLAN DU DEVELOPPEMENT :

 

THESE : L’écrivain doit, en effet, se préoccuper du sort du peuple en apportant une solution aux problèmes que vit celui-ci.

-Cela permet au peuple d’avoir des repères, des modèles qui le guident dans son évolution. L’écrivain est un témoin des souffrances du peuple et un libérateur.

Senghor s’écrie : « Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’arme. »

-L’écrivain ne doit pas être le représentant d’une classe mais le porte parole de toute une société.

Aimé Césaire dit dans ce sens « Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai. Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouches, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »

-La littérature ne doit pas être un ornement, une futilité. Elle doit donner des raisons d’espérer et aider à mieux vivre.

 

Conclusion Partielle : L’écrivain est un guide, un far qui chasse les ténèbres pour montrer au peuple la voie menant au salut et au mieux être. Il doit nécessairement s’engager dans le combat de tous les jours que mène son peuple et non rester un homme solitaire et rêveur.

 

ANTITHESE : Les limites d’une telle conception de la littérature :

-Elle exclut la fantaisie, le rêve, la recherche du beau qui peuvent être essentiels à l’œuvre littéraire.

Selon Senghor : « L’art n’est d’aucun parti, l’essentiel c’est de plaire. »

-Elle risque de n’avoir qu’un aspect documentaire (le réduisant au journal et à l’information) ou pire encore, elle ne devient qu’un moyen de propagande. Son but reste seulement utilitaire.

Théophile Gautier « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelques besoins et ceux de l’homme sont ignobles et dégoutants ».

-Elle méconnaît ou refuse la variété des genres et la diversité de l’inspiration qui font la richesse de la littérature. Avec Jules Verne les romans de fiction ont connu un succès éclatant.

 

Conclusion Partielle : L’écrivain est un artiste qui remplit d’autres fonctions plus importantes. Il est notamment caractérisé par sa liberté d’inspiration et la littérature doit divertir, faire même rêver en se détachant de la réalité quotidienne.

 

CONCLUSION : La littérature certainement est populaire. Aussi, constitue-t-elle une arme puissante pour combattre l’injustice et un moyen efficace pour éveiller et réveiller les consciences. L’écrivain issu du peuple ne peut se désintéresser du sort de celui-ci : il est tenu de s’engager à ses côtés et Césaire l’apostrophe : « Gardez-vous de vous croiser les bras dans l’attitude stérile du spectateur. » Cependant la fantaisie, la liberté dans l’inspiration et le style s’avèrent nécessaires afin qu’à chaque instant la littérature puisse se renouveler et garder son dynamisme et sa beauté.

 

 

Sujet : Dans Le Barbier de Séville (1775), Beaumarchais fait dire au personnage de Figaro : « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer. » En 1988, le comique Pierre Desproges meurt d’un cancer, mal qu’il a longtemps caricaturé dans ses sketches.

Pourquoi rit-on de situations graves, voire tragiques ? N’y a-t-il pas là une contradiction ? Comment l’expliquez-vous ? Vous répondrez dans un développement illustré d’exemples précis tirés de vos lectures mais aussi d’autres domaines (Cinéma, Spectacles, Arts graphiques, etc.).

 ( Bac 90, Aix-Marseille et Académies rattachées, Séries F, G, H.)

 

 

Plan de l’Introduction

 

- Beaumarchais, auteur du XVIIIe siècle qui fait rire avec des personnages en apparence légers.

- Le rire permet de supporter des situations dont on pourrait pleurer. Pourquoi ?

- Annonce du plan.

 

Plan détaillé du développement :

 

I – Le rire et les pleurs sont deux façons de mettre le réel à distance.

II – Rire de situations graves permet de diminuer ce dont on rit.

III – Le rire : une façon de s’échapper du réel et de ses contradictions.

 

Plan de la Conclusion :

- Le comique peut exister sur fond de tragique.

- Il n’est pas superficiel.

- Seul l’homme rit car il est capable de représenter sa vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

QUELQUES Citations d’appui

Montesquieu : « L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecteur ne m’ait ôté. »

Gandhi : « La véritable éducation consiste à tirer le meilleur de soi- même. Quel meilleur livre peut-il exister que le livre de l’humanité ? »

Guy de Maupassant : « Une œuvre d’art n’est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l’expression exacte d’une réalité. »

Sartre : « L’écrivain contemporain  se préoccupe avant tout de présenter à ses lecteurs une image complète de la condition humaine. »

Auguste Rodin : « Une art qui a de la vie ne reproduit pas le passé ; il le continue. »

Alain : « Tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu’il ignorait. »

Maurice Barrès : « Tout livre a pour collaborateur son lecteur. »

André Maurois « Une œuvre d’art n’expose pas une vérité préétablie, elle incarne une vérité vécue. »

Guy de Maupassant : « Une œuvre d’art n’est supérieure que si elle est, en même temps un symbole et l’expression exacte d’une réalité. »

Auguste Rodin : « Un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé, il le continue. »

Balzac : « La mission de l’art n’est pas de copier la nature, mais de l’exprimer. »

Alain : « Tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu’il ignorait. »

Sartre : « L’écrivain contemporain se préoccupe avant tout de présenter à ses lecteurs une image complète de la condition humaine. »

Jean Onimus : « Une société qui se mécanise a plus jamais besoin pour sauver les personne de la poésie libératrice. »

André Gide : « Ce qui m’intéresse et m’importe, c’est un art qui permette non d’éclairer dans l’infini détail les ressorts de la conduite des hommes, mais de brasser profondément celle-ci. »

Umberto Eco : « Le devoir de qui aime les hommes est peut-être de faire rire de la vérité (…), car la seule vérité est d’apprendre à nous libérer de la passion insensée pour la vérité. »

(Le Nom de la rose, Paris : Grasset et Fasquelle, Collection « Le livre de poche », 1982, p.613)

Stendhal : « un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin. »

Pierre Henri Simon : « (…) la littérature ne se sépare pas de la vie, (…) elle est « la vie prenant conscience d’elle-même » à un degré d’intensité et d’individualité de la sensation et du sentiment. »

Pierre-Aimé Touchard : « La purgation totale, vivifiante et saine, ne peut être obtenue que par le spectacle vécu d’une action accomplie par des hommes vivants, en chair et en os. »

Pierre-Aimé Touchard : « Toutes les déviations de l’art dramatique sont venues de ce qu’on a tenté ainsi de l’asservir à une mission humaine, de le légitimer, comme s’il était un mal en soi, en démontrant que ses conséquences peuvent être morale. Mais le théâtre n’est en soi ni un bien ni un mal. Il est le reflet, le miroir, l’expression sensible d’un fait psychologique aussi peu discutable, aussi irréductiblement hostile à se voir affecté d’un signe de moralité que le sont l’instinct de la conservation ou les lois de l’association des idées. »

Ionesco : « Le théâtre est dans l’exagération extrême des sentiments, exagération qui disloque la plate réalité quotidienne. Dislocation aussi, désarticulation du langage. »

Claudel : « L’homme s’ennuie et l’ignorance lui est attachée depuis sa naissance. / Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c’est pour cela qu’il va au théâtre. / Et il se regarde lui-même, les mains posées aux genoux. /  Et il pleure et il rit, et il n’a point envie de s’en aller. »

Brecht : « Vaste ou limité, le savoir que contiennent les œuvres littéraires devra avoir été assimilé et se présenter comme littérature. Son rôle est précisément d’autoriser le plaisir littéraire. »

Brecht : « (…) les grands événements très complexes qui se déroulent dans le monde ne peuvent être vraiment compris si l’on ne mobilise pas tous les moyens possibles d’en saisir le sens profond. »

 

 



09/11/2010

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres