Quelques éléments de stylistique
BEN MOUSTAPHA DIEDHIOU
PROFESSEUR DE Français des Lycées
benmoustaphadiedhiou@yahoo.fr
QUELQUES NOTIONS DE STYLISTIQUE
- La Métaphore : C’est une comparaison elliptique ; elle sert à raccourcir une idée pour la rendre beaucoup plus percutante.
Exemple : L’éclat de la rose illumine la soirée. (la rose = femme)
- La Métonymie : C’est une métaphore d’un genre particulier. Elle transpose le sens des mots en désignant le contenu par le contenant ou inversement, le tout par la partie.
Exemple : Vous êtes sous mon toit. (toit = maison)
La métonymie permet d’attirer l’attention sur une qualité ou un défaut de l’objet désigné.
- L’anaphore : C’est la répétition d’une expression pour insister sur une idée, un aspect, etc.
Exemple :
« Afrique mon Afrique,
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère au bord de son fleuve lointain, … »
- La Périphrase : C’est un détour qui nomme en plusieurs mots ce qu’on pourrait dire en un seul.
Exemple : L’astre de la nuit (la lune) ; L’auteur de mes jours (mon père)
- L’euphémisme : Il adoucit les termes pour éviter d’exprimer brutalement une réalité souvent pénible.
Exemple : Ce technicien de surface m’a privé de mon appareil.
- L’hyperbole : c’est une expression exagérée pour frapper l’esprit.
Exemple : Ce basketteur dont la tête avoisine le ciel marque toujours.
- La Gradation : C’est une succession de termes aux sens voisins selon un ordre croissant ou décroissant. C’est un procédé emphatique.
Exemple : « Vas, cours, voles et nous venges. »
« Je veux vivre, rester libre, je veux m’envoler vers le ciel. »
- Le Pléonasme : C’est la répétition déjà exprimée par un autre mot.
Exemple : « embaumant le jardin de parfums et d’odeurs ».
Remarque : Ce pléonasme littéraire est à différencier avec l’autre, rebutant.
- L’oxymore : C’est une alliance de mots qui juxtapose de façon audacieuse et inattendue deux termes peu compatibles. Leur rapprochement étonne et surprend.
Exemple : Une obscure clarté. // Une belle mort.
- La Réticence : Elle consiste à interrompre une phrase pour sous entendre la suite et la faire deviner.
Exemple : Je devais attendre qu’il y eût …
- La Prosopopée : Elle anime et fait vivre les choses, les animaux. Elle les personnifie, et même les morts.
Exemple : « Vieille Rella ! M’entends-tu, vieille Rella ? »
- L’allégorie : C’est la personnification d’un concept à travers un mot. Ce mot commence par une majuscule.
Exemple : « Est-ce qu’on peut tuer le Remord ? » « Je ne parle pas au Mensonge. »
- L’ellipse : Elle consiste à supprimer de la phrase un élément (souvent le verbe), sans nuire à son sens, afin de la rendre plus expressive.
Exemple : Tel père, tel fils.
Je te regarde et je t’attends comme un chien sa maîtresse, un musulman l’Orient, un marin la mer, un juif l’Israël, un Chrétien Rome.
- L’antiphrase : Elle exprime une idée par son contraire : c’est une forme d’ironie.
Exemple : Toutes mes félicitations ! (à un athlète ayant abandonné la course).
- La Litote : Elle consiste à dire moins, très peu pour exprimer le plus possible. Elle est souvent à la forme négative.
Exemple : « Vas ! Je ne te hais point. » / « Cet élève n’est pas mauvais. »
- La Prétérition : C’est faire semblant de ne pas parler de ce qu’on va dire.
Exemple : Je ne dirai pas que la vipère est dangereuse, mais saches que sa morsure est mortelle.
- La Dépréciation : C’est une prière, une exclamation faite pour conjurer le malheur et implorer la joie, le bonheur, le pardon.
Exemple : « Seigneur, je ne veux plus aller à leur école,
Faites, je vous en prie, que je n’y aille plus. »
- L’imprécation : C’est le contraire de la dépréciation. Cette figure sert à attirer la malédiction.
Exemple : Puissent le vent, la foudre s’abattre sur vos murs et les réduire en cendre.
- L’antithèse : C’est le rapprochement de deux expressions opposées pour les mettre en valeur l’une par l’autre.
Exemple : La main chaude sous la glace et la mort.
La main chaude : solidarité + vie sous (va avec)
la glace et la mort : individualisme et solitude.
- L’adiaphore : C’est une anaphore avec un glissement de sens.
Exemple : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. » (Pascal)
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