La voie de l\'excellence / Français Second Cycle

La voie de l\'excellence / Français Second Cycle

Initiation à la Dissertation classes de 4e - 3e

BEN MOUSTAPHA DIEDHIOU

PROFESSEUR DE Français des Lycées

benmoustaphadiedhiou@yahoo.fr

 

INITIATION A LA DISSERTATION

 

Qu’est-ce que la Dissertation ?

La dissertation est un exercice écrit dans lequel il est demandé à l’élève         d’apporter une réponse personnelle et argumentée à une question posée dans un sujet donné.

 

Quelles sont les différentes étapes de la dissertation ?

La dissertation comprend trois parties : une Introduction, Développement et une Conclusion.         

1- L’Introduction

C’est une entrée en matière. Elle doit donc être pertinente. L’introduction comprend trois phases :

 

a - Amener le sujet

Pour amener le sujet on doit se servir d’un prétexte qui nous rapproche d’avantage du sujet. Pour se faire, on doit se poser la question suivante :

 De quoi parle-t-on ?

La réponse obtenue (généralement un ou deux mots) doit être intégrée dans un contexte de débat pertinent qui révèle soit l’importance du thème ou sa place dans les débats d’actualité ou dans la vie des hommes.

Exemple :

a)      Généralité : La question de………a toujours fait l’objet de réflexions et de débats intéressants aussi bien chez les intellectuels que chez certains gens de la société.

b)      ………. fait l’objet de discussions intéressantes aussi bien dans les milieux scolaires que sociaux.

c)      Généralité : Au cœur des préoccupations des intellectuels et autres gens de la société, se trouve, sans doute, la question de………

d)     Actualité : Parmi les sujets qui alimentent les débats de l’actualité, il y a la question de……….qui, sur tous les plateaux de télé ou de radio, semble être à l’ordre du jour. 

b - Poser le problème

Il s’agit d’abord de rappeler le sujet en s’appuyant sur la question suivante : Qu’est-ce qu’on en dit ?

La réponse obtenue doit être placée après les expressions suivantes :

- C’est dans ce cadre que ... (l’auteur) pense (dit ; affirme ; souligne ; soutient ; déclare ;...)

- C’est dans ce contexte que……soutient : « …. »

- C’est ce qui fait dire à….. : «  … »

 

*Pour les sujets du genre : L’argent fait-il le bonheur ? ou Suffit-il d’être en bonne santé pour être heureux ?

Pour des sujets de ce genre qui n’ont pas d’auteur on dira pour poser le problème : C’est dans ce cadre que certains….

- C’est sous ce rapport qu’il faut comprendre les propos de….qui pense que….

Après cela on doit faire du thème (ce dont-on parle) et de ce qu’on en dit une question. Il s’agit simplement de tourner le sujet en interrogation.   

Exemple : Sujet : « Pour être heureux dans la vie il faut posséder beaucoup de richesses » pensent les jeunes. Partagez-vous ce point de vue ?

Thème : La richesse.

Poser le problème : C’est dans ce contexte que des jeunes pensent que « pour être heureux dans la vie il faut posséder beaucoup de richesses ». Mais suffit-il de posséder beaucoup de richesses pour être heureux ?

 

c - Annoncer le plan

Il s’agit à ce niveau de donner les différentes parties que comportera le développement. Le plan dépend en général de la consigne. C’est pourquoi pour faire un bon plan il est nécessaire de se poser la question suivante :

Quelle travail on me demande de faire ?

La réponse de cette question permet de voir le type de plan qu’il faut choisir pour le sujet :

 - Le plan : Thèse – Antithèse – Synthèse

Il est généralement utilisé pour les consignes du genre : Partagez-vous ce point de vue ? Que vous inspire une telle réflexion ? Que vous inspire une telle affirmation ? Qu’en penser vous ? Etes-vous d’accord avec l’auteur ?

Pour le plan à Thèse – Antithèse – Synthèse, on doit d’abord montrer qu’on est d’accord avec l’auteur (arguments pour) ensuite donner les arguments opposés qui montrent les limites de la thèse (arguments contre) en enfin proposer une synthèse c'est-à-dire un juste milieu. On retrouve ce plan pour les sujets du genre :

Sujet : « La clef « d’argent » ouvre toutes les portes du monde », pensent les jeunes d’aujourd’hui. Partagez-vous ce point de vue ?

- Le plan : Causes – Conséquences – Solutions

Ce type de plan se retrouve généralement dans des sujets qui annoncent clairement qu’il faut d’abord donner les causes (les raisons), ensuite les conséquences (les effets) et enfin proposer des solutions.

Sujet : Aujourd’hui on constate que les jeunes africains préfèrent aller en Europe, par des voies dangereuses (pirogues).

Après avoir donné, les causes et les conséquences de ce phénomène (émigration clandestine), proposez des solutions.

Ce plan (causes, conséquences, solutions) se retrouve aussi pour des consignes du genre : Quels effets cela produit-il ? Quelles solutions proposez-vous ?

- Le plan : Avantages – Inconvénients

On le retrouve généralement dans des sujets du genre :

Sujet : « Dans la société africaine, les hommes préfèrent épouser plusieurs femmes (polygamie) » remarque Grégoire.

Après avoir dégagé les avantages de la polygamie donner ses inconvénients.

Pour ce type de sujet, on doit d’abord montrer les aspects positifs de la polygamie avant de montrer ces aspects négatifs.

 

                                2 - La Conclusion 

La conclusion d’une dissertation marque la fin de l’exercice. C’est pourquoi il respecte le cheminement suivant :

a - Résumé des idées développées :

À ce niveau, on fait la synthèse, le bilan de l’ensemble des idées qui ont été utilisées dans le développement. Pour bien réussir cette étape, on peut réorganiser les titres des différentes parties du plan, les enrichir avec quelques idées pertinentes.

Exemple : Plan

Thèse : Il faut posséder beaucoup de richesses pour être heureux. ;

Antithèse : Il n’est pas nécessaire d’être riche pour avoir le bonheur ;

Exemple de résumé :

La richesse joue un rôle important dans la vie de l’homme, car elle peut, pour beaucoup, participer à l’amélioration de ses conditions de vie et par conséquent le rendre heureux. Cependant, elle peut quelquefois constituer une grande menace pour la sécurité et le bien-être de l’individu, lui apportant pour l’essentiel que de grands malheurs.

b - Réponse personnelle à la question posée

L’élève apporte une réponse personnelle, c'est-à-dire donne sa position par rapport au thème qui a fait l’objet de la réflexion.

Exemple : C’est pourquoi on peut dire sans risque de se tromper qu’il n’est pas toujours nécessaire d’avoir beaucoup de richesses pour être heureux.

 

c - Ouvrir le débat

A ce niveau on prolonge la réflexion en ouvrant d’autres perspectives, en posant une question qui peut faire l’objet d’une autre réflexion sur le thème.

Exemple : Quelle doit être la vraie place de la richesse dans la vie de l’homme ?

                      

    3 - Le Développement

Le développement constitue le corps du devoir. C’est en effet une démonstration organisée, hiérarchisée, dont l’objectif principal est de parvenir à convaincre le lecteur. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir des stratégies argumentatives simples mais efficaces.

Le développement doit être organisé en (2 à 3) parties séparées par une phrase de transition qui permet de lier les différentes parties. Chaque partie sera composée de paragraphes (3 à 4 paragraphes).

Le paragraphe argumentatif doit comporter trois éléments :

- une idée maîtresse : en une phrase simple on présente l’idée qui va être développée dans le paragraphe.

Exemple : L’argent permet à l’homme de bénéficier d’une grande considération dans la société.

- des arguments : ils permettent de renforcer l’idée avancée soit en le justifiant (dire pourquoi) ou en l’expliquant (montrer comment).

Exemple : En effet, l’argent crée autour de la personne qui le possède une atmosphère de tranquillité, faite de respect et quelquefois d’admiration. L’homme riche est, dans la société, un homme important et aimé de tous. Son avis, sur toutes les questions qui touchent aussi bien la famille que la société, est toujours pris en compte. L’argent assure alors le prestige social.

- des illustrations : ce sont les exemples ou citations que l’élève utilise pour justifier et renforcer son argumentation.

Exemple : Cela se justifie par le fait que les gens ont toujours besoin de lui pour régler les problèmes financiers. D’ailleurs un homme sans argent trouve difficilement, dans la société, une femme qui l’aime.

A la fin de l’illustration on doit annoncer la nouvelle idée maîtresse du paragraphe suivant, dans une autre phrase.

Exemple : Egalement, l’argent permet d’assurer une autosuffisance alimentaire.

- Argument : En effet, nous évoluons dans un monde où la nourriture de qualité coûte chère. Ainsi, seule la possession d’une grande fortune permet de se la procurer.

- Illustration : La bonne nourriture assure la joie de vivre et la bonne santé. Ne dit-on pas d’ailleurs « Ventre plein, nègre content. »

 

 

 

 

 

 

 

 

LYCEE de NDOFFANE ------- CLASSE DE 4e -------- 2007 – 2008 ---- M. DIEDHIOU

APPLIQUATION

Sujet 1: Expliquez en donnant quelques exemples précis à la formule : « vivre, c’est lutter »

 

Depuis que le monde existe, l’homme n’a cessé de lutter : Dieu a crée l’être humain en plaçant beaucoup d’obstacles sur son chemin.  Ainsi, on a pu dire : « Vivre, c’est lutter ». Mais comment faut-il lutter ? Et doit-on toujours lutter ?

 

Pour nourrir sa famille, entretenir ses enfants, l’homme doit courir de gauche à droite, il doit travailler. Par exemple, le pauvre paysan, pendant l’hivernage, doit lutter dans ses champs non seulement pour se nourrir et nourrir sa famille, mais aussi pour améliorer l’économie de son pays.

De la même façon, les services d’hygiènes et de nettoiement sont des facteurs intervenant  contre  la   malpropreté dans le pays. Mais  c’est  insuffisant,  c’est aux  gens  eux-mêmes de lutter contre la malpropreté ; être propre, c’est se soucier de sa santé et de celle des autres.

A l’école, l’élève ne cesse de lutter à longueur de journée pour éviter les mauvaises notes. Il travaille aussi pour sa satisfaction personnelle, celle de ses maîtres et de ses parents mais aussi pour passer en classe supérieure, réussir à ses examens, préparer son avenir et réussir dans la vie.     

Les gens sont quelquefois aussi obligés de lutter entre eux pour leur honneur ou pour l’indépendance de leur pays. (…). Ce fut le cas de Lat Dior qui s’opposa à la colonisation française au sénégal.

Ainsi nous avons vu qu’il existe des luttes nécessaires et utiles ; mais je suis contre ceux qui luttent avec égoïsme, qui ne veulent que du bien pour eux et du mal pour les autres. C’est le cas dans de nombreuses guerres civiles, sur tous les continents. Je crois que les hommes sont inconscients de ce qu’ils font.

 

Nous ne pouvons donc pas vivre sans lutter, aussi bien physiquement que moralement. Mais il faut lutter avec conscience.        

………………………………………………………..

Sujet 2 : « Pour réussir dans la vie, il faut simplement beaucoup travailler » affirme un grand chef d’Etat. Partagez-vous ce point de vue ? (Faites l’Introduction et la Conclusion).

 

INTRODUCTION

Parmi les sujets qui alimentent les débats de l’actualité, il y a la question de la réussite dans la vie qui sur tous les plateaux de télé ou de radio semble être à l’ordre du jour. C’est dans ce contexte qu’un grand chef d’Etat affirme que « pour réussir dans la vie il faut simplement beaucoup travailler ». Mais suffit-il de beaucoup travailler pour réussir dans la vie ? Pour répondre à cette question, nous allons voir que beaucoup travailler est nécessaire pour la réussite personnelle avant de montrer que trop de concentration sur le travail n’est pas bon pour la santé de l’homme.

 

CONCLUSION

En définitive, nous constatons que pour réussir dans la vie, il est nécessaire de beaucoup travailler, parce que seul le travail paie. Cependant, trop de concentration sur le travail n’est pas bon parce que l’on peut tomber malade et même avoir des dépressions nerveuses qui peuvent conduire à la mort. Ainsi, nous pensons que pour réussir dans la vie, il faut simplement beaucoup travailler et écouter les bons conseils. Certes, il est vrai que pour réussir aujourd’hui dans la vie, il faut beaucoup travailler, mais les futures générations accorderont-elles le même crédit au travail ?

(Copie de Habib Ambroise Anaclet DIATTA 4e M4 ; Reprise Textuellement)

LYCEE de NDOFFANE ------- CLASSE DE 4e -------- 2007 – 2008 ---- M. DIEDHIOU

Sujet 3 : « Le retour à la tradition, aux coutumes de nos ancêtres est aujourd’hui le seul moyen de sauver les jeunes des dangers de la modernité (agressions, vols, suicides : « Barça ou Barsaq », délinquance, criminalité l’impolitesse etc.…) » dit le grand chef Thierno Birane Sotoko.

 Partagez-vous ce point de vue ? Après avoir donné les avantages et les inconvénients de la tradition vous direz en conclusion si vous êtes pour ou contre de la tradition.

 

Parmi les sujets qui alimentent les débats de l’actualité, il y a la question de la tradition qui sur tous les plateaux de télé ou de radio semble être à l’ordre du jour. C’est dans ce contexte que le grand chef Thierno Birane Sotoko pense que « Le retour à la tradition, aux coutumes de nos ancêtres est aujourd’hui le seul moyen de sauver les jeunes des dangers de la modernité (agressions, vols, suicides : « Barça ou Barsaq », délinquance, criminalité l’impolitesse etc.…). » Est-ce que le retour à la tradition, aux coutumes de nos ancêtres est aujourd’hui le seul moyen de sauver les jeunes des dangers de la modernité (agressions, vols…) ? Pour répondre à cette question, nous allons voir que la tradition est nécessaire avant de montrer que beaucoup se concentrer sur la tradition n’est pas bon.

 

La tradition est nécessaire parce qu’elle peut aider l’homme à mieux connaître ses racines, ses origines. Elle permet de savoir comment ses parents et ses grands parents faisaient leurs mariages. Elle permet de connaître les coutumes des ancêtres et le sens de chaque acte.  

La tradition peut aider l’homme à devenir une bonne personne en le débarrassant des mauvaises pratiques et habitudes, parce que les agressions, les vols, les suicides, la criminalité ne sont pas autorisées par la tradition. Elle permet de mieux éduquer les enfants, de leur faire savoir ce qui est bon et ce qui n’est pas bon et surtout de les amener à se méfier des gens qu’ils ne connaissent pas.

Cependant, une grande concentration sur la tradition n’est pas bon parce qu’elle peut constituer un blocage pour l’accès à la modernité et pour les études. La tradition enferme la personne dans des valeurs qui souvent s’opposent à la curiosité, à la volonté de découvrir des choses nouvelles et de connaître des personnes qui sont différents de nous.

Le manque de curiosité empêche de connaître comment les autres vivent, comment ils prenaient leurs épouses. Ainsi la tradition favorise le rejet de tout ce qui est nouveau parce que pleine d’interdits. D’ailleurs, les partisans de la tradition trouvent que tout ce qui n’est pas autorisé par la tradition n’est pas bon. 

 

D’une part la tradition est nécessaire parce qu’elle a beaucoup d’avantages et surtout permet d’entretenir de bonnes relations avec ses frères et ses parents. D’autre part trop s’enfermer dans la tradition n’est pas bon parce que cela peut bouleverser l’avenir et les études de l’individu. Pour moi, la tradition n’est pas bonne parce qu’il est important de s’ouvrir au monde extérieur et de connaître comment les autres vivent. En définitive, si dans la génération d’aujourd’hui la modernité tend à tout dominer, on peut se demander si les futures générations vont connaître ce qu’est la tradition, ou encore parler de ses avantages. 

 

(Copie Composition 2nd Semestre de Habib Ambroise Anaclet DIATTA 4e M4 ; Revue et Corrigée)

 

 



11/11/2010

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